Wembley, samedi 27 mai 2017.
Arsenal vient de gagner la finale de Coupe d’Angleterre face à Chelsea. Olivier
Giroud enlève son maillot et revêt un T-Shirt blanc sur lequel est
marqué : « I am the WAY, the TRUTH and the LIFE... JESUS » (Je
suis le chemin, la vérité et la vie), tiré de l’évangile selon Saint Jean
(14-6). 38 secondes après son entrée en jeu à la 78e minute,
l’attaquant avait délivré la passe décisive pour le but de la victoire.
Les mots de Jésus sont inscrits à
la main au marqueur noir sur le vêtement. Toute la soirée, l’attaquant
titulaire de l’Equipe de France arborera sur son corps cette parole du Christ,
devant le prince William pour la remise du Trophée jusqu’au vestiaire pour
célébrer avec ses coéquipiers, notamment l’autre joueur des Bleus, Laurent
Koscielny.
Des précédents chez des joueurs sud-américains
De gauche à droite : Kaka, Falcao, David Luiz, Neymar |
On se souvient de la spectaculaire
célébration du Brésil après la victoire en finale de Coupe du Monde en 2002.
Toute l’équipe et le staff s’était réuni en cercle sur le terrain pour rendre
grâce à Dieu. Cette prière spontanée en mondovision a suscité l’ire de la FIFA.
Les Brésiliens font de même lors de la victoire en Coupe des Confédérations en
2009, la FIFA est scandalisée et écrit à la Fédération Brésilienne pour lui
adresser un sévère avertissement. Le footballeur italien Nicola Legrottaglie
s’indignera de la sanction contre ses coreligionnaires brésiliens, en faisant
remarquer que la FIFA n’a rien dit quant aux gestes semblables des Egyptiens
(musulmans, puisque le sélectionneur refuse les Coptes en Equipe nationale)
célébrant leur victoire à la CAN. Pourtant, les louanges chrétiennes des
Brésiliens ne sont pas du triomphalisme. En 2014, à la fin de l’humiliante
défaite 7-1 contre l’Allemagne, le capitaine malheureux David Luiz s’agenouille
et prie, à l’instar d’autres joueurs, suscitant railleries chez beaucoup et
admiration chez d’autres pour sa courageuse marque de foi.
Des manifestations de stars du
football en compétition européenne ont connu un grand retentissement.
En 2007, le Milan AC gagne la
Ligue des Champions face à Liverpool, porté tout au long de la compétition par
son meneur de jeu le Brésilien Ricardo Kakà, qui sera sacré Ballon d’Or cette
année-là. Le milieu de terrain tombe à genoux en action de grâce, révélant un
maillot sur lequel est inscrit « I belong to Jesus » (J’appartiens à
Jésus), immanquable pour les caméras braquées sur le meilleur joueur du
tournoi, et qui fera couler beaucoup d’encre.
David Luiz, ex défenseur du PSG,
après avoir gagné la Ligue des Champions avec Chelsea en 2012, se revêt d’un
T-shirt marqué « Deus e fiel » (Dieu est fidèle) pour célébrer la
victoire. Le buteur recordman d’Europa League, Falcao, actuel champion de Ligue
1 avec Monaco, a affiché « With Jesus you’ll never be
alone » (« Avec Jésus tu ne seras jamais seul) en gagnant la
compétition avec Porto en 2011, puis récidive l’année suivante en gagnant avec
l’Atletico Madrid, avec le message « Believe and you will see the glory of
God » (Croyez et vous verrez la gloire de Dieu »). D’autres joueurs
arboreront des messages bibliques (David Alaba en Bundesliga), mais c’est la
pépite brésilienne Neymar qui fera le plus parler de lui. En 2015, remportant
la Ligue des Champions avec le FC Barcelone à Berlin, devant notamment Manuel Valls,
il se ceint d’un bandeau « 100% Jésus », au grand dam de beaucoup de
journalistes français. Quelques mois plus tard, la FIFA censure les mots du
bandeau de Neymar pour la vidéo de présentation des nominés du Ballon d’Or. Devant la polémique suscitée par la
retouche des images, la FIFA affirme avoir effacé le ‘100% Jésus’ « par
respect » (sic). Ce qui ne semble pas atteindre Neymar, qui remet
joyeusement le même bandeau « 100% Jésus » pour la victoire du Brésil aux Jeux Olympiques en 2016. Il garde cette image comme photo de
profil sur les réseaux sociaux.
Si ces signes de dévotion chrétienne
offusquent les instances du football mondial, ils trouvent beaucoup de
résonance dans certaines régions du monde, notamment chez les chrétiens minoritaires,
Afrique, Pakistan, Moyen-Orient. Le football y est très populaire et les
chrétiens, qui se voient parfois refuser les portes de la sélection (Egypte), sont
sensibles au fait de voir les meilleurs joueurs du monde témoigner sans honte
de leur foi.
Un geste inédit pour un Français
Les Brésiliens et les
Sud-Américains sont des chrétiens démonstratifs ? A la rigueur, c’est dans
leur culture, pourraient justifier certains pour dédouaner cette ferveur
religieuse visible. Mais dans l’Europe sécularisé ? On se dit que les
joueurs catholiques sont intrinsèquement discrets, ils ont beaucoup moins de
goût à en parler en public. On leur répète aussi que leur conviction religieuse
doit rester de l’ordre de l’intime, de l’enfoui. En France, l’Association des Maires de France présidée par le LR
François Baroin voulait interdire aux footballeurs le signe de croix.
Le football français est
davantage le terrain de l’islam. Le
chercheur Gilles Kepel parlait de la « hallalisation » de l’Equipe de
France. Buffets halal, douches en caleçon, prédominance des codes de la
banlieue : l’islam est alors la religion tendance, être musulman suscitant
un sentiment d’appartenance fort. Le phénomène a touché le milieu du foot bien
avant que l’islam ne devienne un thème central des débats de société. En Equipe de France Espoir, à l’aube des
années 2000, déjà 14 quiches lorraines sur vingt étaient sans porc. Alain
Perrin déclarait pour Sofoot en 2006 : « La foi des musulmans est plus forte. » Le livre
« Racaille Football Club » en 2013 constate que la religion musulmane
est dominante en Ligue 1. Le succès se mesure aux conversions. D’abord une
vague de convertis antillais, de Didier Domi à Abidal et Anelka, puis de
joueurs d’origine africaine, de Frédéric Kanouté à Paul Pogba, et de Français
de souche, de Mathieu Bodmer à Franck Ribéry. Ils s’ajoutent aux musulmans de
naissance, notamment les Maghrébins, Nasri, Benzema, Ben Arfa.
La Une du journal Sofoot en mai 2006 était consacrée au succès de l'islam dans le foot français |
Pendant la Coupe du Monde de 2010,
la présence de clans ethnico-religieux et de caïds traduit un rapport
conflictuel avec la France et sa culture, qui a conduit à l’ostracisme violent
du joueur l’incarnant le plus, Yoann Gourcuff. A l’époque, il ne fait pas bon
être le « bon Français » en Equipe de France. En 2017, le journaliste Pierre Ménès expliquera que Yoann Gourcuff a
été victime de racisme antiblanc en Equipe de France, expression encore
indicible en 2010.
Puis un phénomène curieux se
produit. En 2014, un coach de Ligue 1 note : « La présence plus importante de musulmans dans le vestiaire a pour
conséquence un regain de foi chez les chrétiens. Je le remarque depuis peu ».
Depuis longtemps, les joueurs musulmans s’affichent volontiers à la Mecque –
Özil, Benzema, Paul Pogba, Ribéry, Demba Ba, Abidal…- dans des photos abondamment
relayées sur les réseaux sociaux, et adressent leurs meilleurs vœux à leurs
coreligionnaires lors des fêtes musulmanes -Nasri, en plein match avec
Manchester City en 2012, a soulevé son maillot laissant voir « Eid
Mubarak ». Mais à rebours de la sécularisation, quelques joueurs français
commencent à parler de leur foi catholique à leur tour. Un Mathieu Debuchy,
puis un Yohan Cabaye, non seulement confient aux médias prendre au sérieux leur
religion, mais aussi l’affichent ostensiblement, avec des tatouages évocateurs.
Antoine Griezmann a fait de même (voir l’addendum). Confrontés à la religion de leurs coéquipiers musulmans, ces joueurs
réagissent en revivifiant leurs propres racines spirituelles, aidés par la
ferveur décomplexée des footballeurs sudaméricains ou africains. Ils
évoquent souvent le rôle d’une grand-mère, d’une mère très pieuse.
Un geste inédit pour Olivier Giroud
On ne s’attendait pas à ce qu’Olivier
Giroud affiche sa foi à la Brésilienne. Être catholique n’étant plus si anodin
que cela en France, il faut noter que le joueur a été élevé dans la foi chrétienne.
Cependant, l’évolution du joueur à l’égard de la religion interpelle. Le joueur
a gagné plusieurs finales, mais il n’avait jamais osé un tel témoignage direct.
Égérie des gays et des femmes avec son physique avantageux, image sur laquelle
il n’avait aucun problème à jouer, avec insouciance, désormais, le footballeur affirme
de plus en plus un attachement religieux. Parmi les footballeurs catholiques,
Giroud ne semblait ni le plus pieux ni le plus démonstratif. Mais quelque chose
s’est passé.
En Equipe de France, l’opposition
Giroud Benzema a répété l’opposition Ribéry Gourcuff. Giroud, jusque-là
épargné, s’est retrouvé dans le rôle de Gourcuff quelques années plus
tôt : il est jalousé et dédaigné par un coéquipier avec qui il aurait pu
former un duo offensif, Benzema, qui demande et obtient son éviction du 11 en
phase finale de la Coupe du Monde 2014. Seulement, Benzema ne brille pas dans
le dispositif tactique qu’il impose au coach, de la même manière que les
tauliers ayant obtenu la tête de Yoann Gourcuff s’étaient ensuite vautrés en
matchs de poules.
De plus, en juin 2015, éclate
l’affaire de chantage exercé par Benzema et ses comparses contre son coéquipier
en Equipe de France Mathieu Valbuena. Le Madrilène est écarté, Olivier Giroud
prend sa place en pointe de l’attaque. Dans la tête des pro-Benzema, Karim
Benzema est victime de racisme. Olivier Giroud est désormais assigné au rôle du
« Français de souche » illégitime qui remplace un Arabe. Karim
Benzema participe indirectement à la curée par des propos et des
« likes » sur les réseaux sociaux contre le Savoyard (voir ici :
https://footballvivant.blogspot.fr/2017/03/benzema-fait-entendre-ses-verites.html
). Face aux intimidations qui lui sont désormais réservées à chaque déplacement
par une partie du public, l’Equipe titre en Une « Le mal aimé » son
interview d’avant Euro de Giroud : «
Il y a eu un déferlement médiatique autour de moi parce que je suis le
concurrent de Karim. Il y a les pro-Karim et les pro-Giroud. Je ne peux rien y
faire. ».
Face à ce racisme inversé dont il
est désormais la cible, Giroud n’exprime lui aucune rancœur contre Benzema. Il
va néanmoins parler directement de sa foi dans une vidéo de la Fédération
Française de Football (lien : https://youtu.be/rslBI36gU8U?t=2m18s
). Avec pudeur au moment de prononcer le nom du Christ, il se lance : « De temps en temps je passe un petit
moment avec heu… voilà, avec Jésus ». La séquence fait parler d’elle
pendant l’Euro, suscitant étonnement, émerveillement ou gloussements. Double
effet : ancrage dans une Transcendance (soutien spirituel), appartenance à
l’Eglise (réconfort des autres croyants). La tendance continue : dans L’Equipe
Magazine du 25 mars 2017, l’intervieweur s’essaie aux signes astrologiques,
Olivier Giroud préfère parler du sacré.
« Avant de venir, j’ai étudié votre thème astral. Je vous propose de l’utiliser comme fil conducteur. Je commence par le chiffre 9, censé être votre chiffre de vie. Ça tombe bien pour un avant-centre, non? »« Ben non… pour moi, le chiffre de ma vie, c’est le 7. Même si je ne le demande pas sur mon maillot. Le 7, c’est un chiffre qui touche au mystique, à la foi, au Christ. Les 7 sacrements, les 7 péchés capitaux, les 7 joies et les 7 douleurs de Marie… Mais je ne suis pas superstitieux. La preuve, je joue avec le 12. […] »
Il revient plusieurs fois sur sa
vie spirituelle.
« Il m’arrive de prier en plein match, oui. Parfois, tout ne va pas comme tu voudrais, tu sollicites l’aide de Jésus. Ça me fait du bien pour me reconcentrer. Me focaliser sur l’essentiel. Lui parler me permet de faire le vide. Ça ne dure que quelques secondes, mais ça m’aide à évacuer ma frustration. »
Une page de l'interview de Giroud |
Ce samedi 27 mai, Giroud est allé
un cran plus loin. Pour la première fois, un Français porte un témoignage
chrétien sur son torse. Coïncidence, le premier jour du Ramadan, les
mots de Jésus qu’il a choisi annonce l’unique voie de Salut : « Je
suis le Chemin, la Vérité, la Vie ». A lui désormais de glorifier son
Seigneur par sa vie.
Addendum : L’autobiographie d’Antoine Griezmann montre la présence
de la religion :
L’auteur de ces lignes, qui suit le football depuis des années, trouve l’évolution d’Olivier Giroud fascinante et inattendue. Il est très difficile pour un chrétien français d’afficher sa foi (la conception de la laïcité qu’il a intériorisée, l'aversion de la FIFA vis à vis des gestes chrétiens). Mais l’islam a facilité la religiosité des chrétiens, en les décomplexant et en les obligeant à s’affirmer en retour. Les évangéliques ont aussi inspiré ce renouveau.
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MISE à JOUR 11 juin 2017:
Interviewé par Le Figaro après son triplé contre le Paraguay, Olivier Giroud a profité de l'occasion pour parler de nouveau de sa foi (à retrouver dans l'édition du 7 juin ou dans une version plus complète à ce lien: http://sport24.lefigaro.fr/football/equipe-de-france/actualites/olivier-giroud-au-figaro-j-ai-envie-de-remercier-dieu-862930 )
(ci contre la version web, avec les erreurs de transcription conservées)
Si vous pouviez remercier une personne pour votre parcours de footballeur professionnel. Quelle serait-elle ?
Jésus-Christ. Personnellement, je relativise beaucoup en lisant la Bible, quand je me penche sur la parole de Jésus. Tu aspires à une humilité. Son histoire force le respect et quand tu compares avec la vie dans laquelle nous sommes aujourd’hui, ce sont des valeurs qui devraient revenir encore plus souvent. En finale de la Cup (remportée par Arsenal contre Chelsea le 27 mai dernier), j’avais un tee-shirt avec cette parole «Il est la vérité, le chemin et la vie.» Il m’a construit, aidé en tant qu’homme et joueur professionnel, en me donnant confiance, persévérance et foi pour ne jamais rien lâcher. Aujourd’hui, je sens qu’on mon rôle est d’en parler au maximum. [note: on peut s'attendre à ce que Giroud continue les déclarations sur sa foi à l'avenir]
(...)
Vous êtes catholique et croyant. Si vous aviez la possibilité de rencontrer Dieu, quel message auriez-vous ?
Je ne sais même pas si je pourrais parler tellement je serai impressionné. Il y a même des fois ou on a du mal à lui parler quand on prie, alors de l’avoir en face de moi … J’aurais envie de lui dire merci. Merci d’avoir sacrifié ton fils unique pour nous simple pêcheur. Je le verrais, dans une autre vie.
PS:
Pour ceux qui souhaitent remercier le joueur pour son geste, vous pouvez lui adresser un message à cette adresse (il joue avec les Bleus) (adresse communiquée par la Fédération Française de Football):
Olivier Giroud
Centre National du Football
Domaine de Montjoye
78120 Clairefontaine en Yvelines
Plus il recevra de courrier, plus il pourra constater que son geste a été vu et soutenu.
MAJ fin juin 2017:
Un article précédent du blog remarquait déjà l'affirmation chrétienne inattendue et nouvelle chez les joueurs Français. En mai 2016, j'y notais en conclusion : "Les Français restent moins démonstratifs que leurs compatriotes sud-américains, mais ce phénomène est si récent qu’il a le temps de s’approfondir." On avait vu juste! Un an plus tard, le geste de Giroud en est le signe éclatant.
MAJ fin juin 2017:
Un article précédent du blog remarquait déjà l'affirmation chrétienne inattendue et nouvelle chez les joueurs Français. En mai 2016, j'y notais en conclusion : "Les Français restent moins démonstratifs que leurs compatriotes sud-américains, mais ce phénomène est si récent qu’il a le temps de s’approfondir." On avait vu juste! Un an plus tard, le geste de Giroud en est le signe éclatant.
Merci beaucoup pour cette article, cela me réjouis comme un bol d'air frais. Je salue Giroud pour son courage et la magnifique manière laquelle il fait face au racisme religieux en Europe. Bravo!
RépondreSupprimerMerci d'avoir commenté, vos remarques sont très pertinentes et font très plaisir à entendre! Vous avez tout compris.
SupprimerJe vous remercie beaucoup. Car c'est rare de trouver des articles liant le sport avec la vie chrétienne. J'encourage d'avantage à tous les athlètes de lancer toujours des messages incluant le nom de Jésus comme ils le font pour les grands sponsors.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour vos commentaires qui m'encouragent dans ma démarche. Il y a de belles leçons pour la vie chrétienne à observer dans le sport, ce qui est réjouissant. Je vous rejoins pour votre voeu final.
Supprimerce qui était normal auparavant est devenu audace aujourd'hui ...je voudrais préciser que la religion catholique est une révélation contraire à toute superstition : "je suis le chemin la vérité et la vie Jésus" merci Olivier Giroud
RépondreSupprimerVos remarques sont justes. La déchristianisation de nos sociétés rend le contraste amené par ce geste d'Olivier Giroud à contre courant plus fort. Et comme vous le dites, il ne s'agit pas de superstition, ni d'évidence naturelle, mais, selon la doctrine de l'Eglise, de la Révélation de Dieu aux hommes à annoncer à ceux qui ne l'ont pas encore entendue.
SupprimerPour remercier le joueur de son geste, vous pouvez adresser un message à cette adresse (il joue avec les Bleus):
RépondreSupprimerOlivier Giroud
Centre National du Football
Domaine de Montjoye
78120 Clairefontaine en Yvelines
Il sera touché de voir que son geste a été vu et soutenu.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSauf que Giroud n'est pas catholique. Il a un pasteur qui le suit souvent et il assiste plusieurs fois au culte, il l'a dit plusieurs fois.
RépondreSupprimerIl a dit qu'il est un chrétien protestant évangélique(comme Matuidi et comme une grande partie des footballeurs Brésiliens)
Il est bien catholique, en témoignent son propre baptême, son mariage, le baptême de ses enfants, ses références mariales (bien formé, puisqu’il connait les 7 joies et 7 douleurs de Marie !), son tatouage en latin issu de la Vulgate, mais pour lui il semble que ce n'est pas excluant du fait d'être chrétien évangélique : les chrétiens évangéliques sont plus présents, plus accompagnateurs, et échangent davantage sur leur foi, et comme leur message est centré sur le kérygme, il n'y a pas vraiment de contradiction avec la religion catholique. Sans les évangéliques, beaucoup de footballeurs catholiques auraient perdu le lien vivant avec leur religion. Il faut bien comprendre qu’un catholique qui assiste au culte évangélique y retrouve ses références spirituelles (Jésus, la Bible) sans se sentir obliger de renoncer à ses références spécifiquement catholiques. Les catholiques sont chrétiens.
SupprimerMatuidi est un bon exemple : vraisemblablement issu d’une famille de culture chrétienne, c’est son coéquipier du PSG Ceara qui l’a accompagné spirituellement et lui a administré le baptême, et aujourd’hui il se signe en entrant sur le terrain, ce qui est a priori plutôt une tradition catholique. Mais encore une foi : harmonie entre ces deux confessions chrétiennes.
Effectivement, beaucoup de footballeurs brésiliens sont chrétiens évangéliques, d’autres sont catholiques, mais ils partagent la même foi, qui s’affirme en commun notamment face aux tentatives laïcisantes. Le soir de la défaite du Brésil 7 à 1 en 2014, les caméras montraient deux joueurs priant sur le terrain : Luiz Gustavo, catholique, terminant sa prière en se signant, et David Luiz, évangélique. Le Christ étant le cœur de la foi chrétienne, la convergence est évidente. Le Brésilien Kaka, un des plus grands footballeurs évangéliques, alors joueur au Real Madrid, était passé aux JMJ de Madrid de 2010 organisé par le Pape Benoît XVI.
Pour en revenir à Giroud :
Il est quand même significatif que ce soit des pasteurs qui soient son accompagnateur spirituel, cela montre leur investissement sérieux auprès des sportifs et par contraste, l’absence ou indifférence des aumôniers catholiques dans le milieu du sport de haut niveau.
Les actes de dévotion publics de Giroud imitent ceux de ses coéquipiers évangéliques (comme ce geste spectaculaire d’évangélisation décrit dans l’article), à l’instar de ses gestes de remerciement au Ciel quand il marque. Il ne semble pas avoir l’habitude de faire le signe de croix sur le terrain, ce que font volontiers les joueurs catholiques. Yohan Cabaye, lui, insistent davantage dans ses déclarations sur la dimension catholique de sa foi chrétienne, et se signe. Les évangéliques, avec leur ferveur décomplexée et le sérieux avec lequel ils prennent leur religion, ont inspiré et apporté aux footballeurs chrétiens de toutes confessions.
Si vous avez des informations supplémentaires je suis preneur ;)
" Souvent présenté comme catholique, l'international français se considère lui-même comme chrétien évangélique. Avec le pasteur Joël Thibault, qui côtoie et accompagne des sportifs de haut niveau, nous sommes revenus sur une confession de foi pas si surprenante."
Supprimerhttp://www.lavie.fr/religion/catholicisme/olivier-giroud-footballeur-chretien-07-06-2017-82669_16.php
C'est pour ça que j'ai dit ça et l'article date du 7 Juin
Je suis Brésilien... Contrairement aux autres pays latinos les footballeurs Brésiliens sont en majorité évangéliques, ce qui explique aussi pourquoi les Joueurs Brésiliens sont connus pour leurs prosélytismes à l'étranger
Matuidi a été baptisé par Ceara(J'ai vu ça dans Jesus Football Club) qui est actuellement pasteur et footballeur au Brésil, après que Matuidi soit vraiment croyant ça je ne sais pas.
Je ne connais pas trop les footballeurs Français... Mais il doit être assez difficile pour les joueurs français de montrer leur foi j'imagine...
Je me souviens que Neymar a été flouté en Europe pour son bandeau 100% Jésus
Merci. Oui effectivement, j'avais lu ce passage, et c'est le journaliste qui se trompe ou tout du moins est imprécis. Même si c'est intéressant de voir que le joueur se reconnaît et se sent à l'aise dans les deux dénominations chrétiennes. Il est bien en contact avec le pasteur Joël Thibault, c'est vrai, et c'est semble-t-il de lui que viennent les informations dans cet article, donc occultant un peu la dimension catholique.
SupprimerEffectivement beaucoup de footballeurs brésiliens évoluant en Europe sont évangéliques et très fervents. ça réveille et inspire les joueurs européens qui avaient longtemps ressenti l'obligation d'être discret, voire la honte de se dire chrétien, ou pour lesquels la religion était considérée comme secondaire, pas si importante, ou ringarde.
Matuidi est vraiment croyant, mais il est discret sur ce sujet, à part les signes de croix sur le terrain. Mais ce baptême (via cet accompagnement spirituel au PSG) a été un moment fort dans sa vie.
Pour les joueurs français, montrer sa foi -chrétienne- était inconcevable, c'est pourquoi l'acte de Giroud est courageux. C'est aussi accepter les moqueries et l'incompréhension de certains défenseurs d'une laïcité excluante. L'exemple de Neymar est parlant: beaucoup de journalistes sportifs français avaient dénoncé son bandeau. La FIFA l'a flouté pour ne pas choquer (qui?).
En plus, la tendance du football français c'était la conversion à l'islam, pour mieux être intégré dans le groupe. Il y avait une forte pression sociale dans ce sens. C'est le phénomène d'"assimilation à l'envers", où la religion venue de l'étranger devient la norme. Contrairement aux musulmans, les chrétiens ressentaient une forme de honte à parler de leur religion, on les disait moins attachés à leur foi. (les débats foot et religion dans les vestiaires il y a quelques années étaient principalement des débats sur l'islam et ses codes). D'où le caractère inattendu du geste de Giroud, qui va très loin: jamais on n'aurait pu imaginer un Français témoigner aussi clairement, "à la Brésilienne". Encore moins Giroud, qui renvoie l'image de "Français typique" et qui n'avait jamais osé un tel geste. C'est très symptomatique. Complètement en décalage avec l'évolution qu'on croyait inéluctable vers la sécularisation/déchristianisation des sociétés occidentalisées.
Parler explicitement de foi et citer le nom de Jésus en public/dans les médias est/était vu comme... inconvenant.
SupprimerDans ce phénomène, il y a une dimension très liée à l'obligation de se définir face à l'islam exacerbé dans le foot français et ce qu'il représente.
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