vendredi 30 juin 2017

Pause du blog, prochains articles et mini-revue de presse

Pour des raisons professionnelles, je fais une pause de plusieurs semaines dans les publications de ce blog.

De nombreux articles seront publiés à la reprise.

(dans le désordre):
  • Portrait d'Alou Diarra
  • Le drame de Chapecoense
  • Pourquoi il ne faut pas toujours prendre pour argent comptant ce que racontent d'eux-mêmes les joueurs: leçon aux journalistes
  • ainsi que des recensions (très) critiques de livres ("Dieu Football Club") et du documentaire "Les Bleus : une autre histoire de France"
  • hors football: Hommage à Luis Salom
  • Mathieu Valbuena, nouveau Jacques Glassman du foot français
Je ferai donc un retour sur le cas Mathieu Valbuena autour de l'affaire du chantage à la sextape.
En attendant, je vous invite à lire l'enquête des journalistes Davet et Lhomme sur ce sujet, publiée dans Le Monde: http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/12/03/affaire-benzema-valbuena-ce-milieu-trouble-que-l-enquete-devoile_4823716_4497186.html (contact possible si besoin d'accès). Les interventions dans les médias des deux journalistes sont également très intéressantes, et extrêmement révélatrices.

  • De l'échec du projet "PSG banlieue" en 2000 au PSG christianisé des Qataris : itinéraire d'un club de Ligue 1
A ce sujet, vous pouvez déjà lire l'article de Sofoot qui revient en détails sur l'échec du projet "PSG banlieue" avec en tête d'affiche Anelka, tenté au début des années 2000 par le président du PSG de l'époque, Laurent Perpère.


Flash info:
On a appris ce jeudi le décès du président fondateur du Montpellier Hérault Sport Club (en 1974), Louis Nicollin dit Loulou Nicollin, dernier président fondateur d'un club de Ligue 1 encore en vie. S'il a dit beaucoup de bêtises, dont une insulte "petite tarlouze" au joueur Benoît Pedretti qui, en grand seigneur, a accepté ses excuses (anecdote: le jour même de la mort de Nicollin, Pedretti signait une prolongation de contrat avec Nancy), son franc parler a souvent rafraîchi la Ligue 1.
Au moment de l'Euro 2016, il a pris la défense de son ancien joueur, Olivier Giroud, lorsque celui-ci était entraîné malgré lui dans la polémique Benzema: 
- Quelques jours avant l'Euro, en juin 2016, il livre son opinion à un journal suisse: http://www.lematin.ch/sports/football/Nicollin-BarcaReal-Je-prefere-un-bon-western/story/10876847
-Revenons peut-être à l’Euro et à l’absence chez les Bleus de Benzema. Dans cette affaire, tout le monde s’en est mêlé, sauf vous... Or vous en pensez quoi?

-Mais laissons-le là où il est, Benzema. On n’en a pas besoin. On va vous le transférer en Suisse. Y’en a marre de tous ces types. Tel qu'elle est est devenue, j’aime moins l’équipe de France, encore que là, ça a l’air de revenir, avec Lloris, Griezmann, Giroud... Lorsque l’on fait un sondage en demandant aux gens quels joueurs ils préfèrent, ces trois-là reviennent toujours en tête. Pourquoi? Il y a des choses que l’on ne peut pas dire. Si tu exprimes en France un mot déplacé, on t’attaque.

- Après la victoire contre l'Islande, il loue son ancien joueur dans Ouest France: http://www.ouest-france.fr/euro/euro-2016-giroud-la-symphonie-apres-les-sifflets-4346991 
« Il n'a pas du tout pris la grosse tête ». « C'est un bon garçon, c'est clair net et précis. Il a une mentalité irréprochable, c'est un équipier modèle contrairement à Benzema (référence à la sex-tape, ndlr) ».

jeudi 29 juin 2017

Mathieu Debuchy, lien discret et indéfectible

Le footballeur Mathieu Debuchy, 32 ans, vient de fêter ses 10 ans de mariage. Né le 28 juillet 1985, l'actuel joueur d'Arsenal a dit "oui" à son amie Ludivine, infirmière, le 2 juin 2007. Ils se connaissent depuis 2001. 10 ans et 4 enfants (2 garçons 2 filles) plus tard, le couple, toujours uni, a célébré cet anniversaire avec de nombreux amis footballeurs.


Le coéquipier et l'homme de foi


Debuchy est très proche de deux footballeurs qui se sont fait remarquer pour leur témoignage de foi - Yohan Cabaye et Olivier Giroud, et a lui-même témoigné de son attachement à la religion catholique. Moins médiatisé car moins exposé du fait de son poste de latéral droit, le footballeur est discret, s'entourant d'un petit cercle de proches, cultivant amitiés fortes et sens aigu de la famille. Blessé, il n'a pas pu participer à l'Euro 2016 en France.

Aficionado des tatouages, il fait référence par eux à sa famille et à sa foi. ll a choisi d'inscrire à l'encre indélébile les prénoms et les dates de naissance de ses enfants, le prénom de sa femme et la date de leur mariage. Son bras gauche, stylisé maori, arbore un chapelet, ce qui ne manque pas d’interpeller le journaliste du Parisien, qui l'interroge alors sur son rapport à la religion.

"Vous êtes catholique ?
Oui, et pratiquant, même si ce n'est pas évident pour moi d'aller régulièrement à l'église. Mais je prie tous les soirs pour les miens. Je crois profondément en Dieu, à ce qu'il peut apporter à ma famille. C'est ce que je demande dans mes prières."

Depuis, d'autres références religieuses sont venues orner son corps : des mains jointes en prière tenant un chapelet au pectoral gauche, le Christ Rédempteur du Corcovado sur sa jambe, et une croix latine à l'avant-bras droit, un peu à la manière dont les Chrétiens d'Orient gravent des croix au poignet pour montrer leur fidélité à leur Dieu jusqu'au martyre.


"Mathieu, en dehors du terrain, c’est quelqu’un de très discret et de très calme. Il est humble, respectueux de tout le monde." Yohan Cabaye


Mathieu Debuchy et Yohan Cabaye se connaissent depuis l'âge de 12 ans. Ils ont été témoins de mariage l'un de l'autre. Ils jouent ensemble au LOSC. Cabaye signe à Newcastle, Debuchy le rejoint, pour son premier contrat pro hors de Lille. Ils partiront de Newcastle quasiment au même moment. Les deux hommes sont ensemble et se ressemblent. Le tatouage "Jésus" entouré d'un chapelet ceignant le bras droit de Cabaye? Il lui vient du pote tatoueur de Debuchy, Gérald Saeys.

Cabaye et Debuchy

en 2007



"Mathieu est quelqu’un de très réservé au premier abord. Après, quand il est à l’aise, il devient chambreur." Olivier Giroud


En 2014, l'arrière droit rejoint le club d'Arsenal, où joue depuis 2 ans son ami Olivier Giroud. Le défenseur et l'attaquant se fréquentent depuis longtemps en Equipe de France. En 2012, Olivier Giroud marque son premier but avec la France, contre l'Allemagne à Brême, à la 21e minute de jeu, sur une passe parfaite de Mathieu Debuchy. En signe de remerciement, le buteur enlace Debuchy avec ses mains et dépose un baiser sur sa joue, une séquence qui fera le buzz. Leur amitié se renforce à Londres où les deux Français et leurs familles deviennent inséparables. Giroud choisit Debuchy pour être le parrain de son fils.
Pendant l'Euro 2012, Giroud, barré par les Ribéry et Benzema qui l'ont toujours regardé de haut, ne peut jouer que des bouts de matchs. En sélection, il se rapproche de deux coéquipiers, Koscielny et Debuchy. C'est Debuchy qui permet à Giroud d'évacuer sa frustration pendant les entraînements. Deux ans plus tard, quand Debuchy vivra des moments difficiles à Arsenal à cause de blessures qui s'enchaînent, il pourra, à son tour, compter sur sa famille et sur Giroud. "Olivier m’a apporté un soutien énorme. J’ai passé pas mal de soirées chez lui, à faire de bonnes bouffes. Ça m’a redonné la pêche."
Lorsque le statut de titulaire en Equipe de France de Giroud est questionné, Debuchy vient le défendre dans la presse: "Olivier vit son métier à fond. Il a une grande force de caractère et même lorsqu'il est moins bien, il arrive à se dépatouiller. On l'a encore vu cette saison, à Arsenal, où il est sans doute le meilleur au ratio temps joué / efficacité." Un joueur dont il peut percevoir les émotions. "Même s'il ne le montre pas, je sais que ça lui fait de la peine d'être critiqué comme ça".

Debuchy et Giroud sous le maillot bleu, Allemagne-France 2012

***

Famille et religion


Le diptyque religion - famille, qu'illustrent ses tatouages, fait système. La famille de Mathieu Debuchy est très soudée : des parents simples (sa mère est aide-soignante à la maternité de Lille, son père est responsable logistique dans les transports et l'agriculture), et un frère à qui Debuchy voue une admiration sans borne. Lui-même rêvait depuis longtemps d'avoir des enfants: il en a déjà 4.

Son 4e enfant, un garçon, est né en 2016

Le Nord? Des racines dont il se dit fier même s'il a conscience que sa région souffre d'une image dépréciée (avec des émissions comme Confessions Intimes). Debuchy garde sa maison à Mérignies, tout près de son village, où il revient souvent pour se ressourcer. Le maire de Wattignies, dans les environs de Lille, a choisi de donner son nom au stade de foot municipal, que Debuchy est venu inaugurer en personne.

On dit donc de ce footballeur qu'il "a des valeurs" , une vertu rare à une époque où le football racaille était le modèle dominant (on sort de Knysna). "C'est un garçon discret, issu d'une famille aux valeurs très prononcées", explique Xavier Thuilot, ancien directeur général du LOSC, interviewé par Sofoot. "C'est donc quelqu'un qui a reçu une bonne éducation, comme beaucoup de jeunes joueurs du LOSC à l'époque. Le genre de mec qui savait dire bonjour, au revoir, merci et avec qui on pouvait discuter". Pas étonnant pour le LOSC, ce club qui assume avoir viré du centre de formation en 1999 un certain Franck Ribéry, pour cause de comportement: "Au bout de 250 avertissements et de 300 blâmes. Sa conduite a été inadmissible. Il s’est battu avec une petite fille à l’école et elle a eu le bras cassé" explique le directeur du centre de formation Jean-Michel Vandamme, qui ne regrette pas de s'être séparé de cet élément perturbateur.

L'affirmation religieuse de Debuchy ne s'explique pas par une origine étrangère. Français issu du milieu populaire nordiste, Mathieu Debuchy vient du village de Fretin, à une dizaine de kilomètres de Lille. Il joue près de 10 ans au LOSC, où il a été formé et avec qui il devient champion de France en 2011. Son exemple illustre une réalité sociologique souvent occulté: une bonne transmission catholique dans les couches populaires du Nord, à l'époque où les "banlieues rouges" de Paris focalisaient toutes les préoccupations.

Il n'a pas cantonné la religion de ses pères à une vague culture catholique. Il n'a pas non plus cédé à la mode de se convertir à l'islam comme son coéquipier Bodmer ou comme le Ch'ti Ribéry. Debuchy vit et montre sa foi catholique, à la fois simplement et sérieusement.
Et se comporte, en cohérence, en équipier modèle, guerrier sur le terrain, confident de ses amis dans l'épreuve.

samedi 24 juin 2017

[INSTANTANE] Suède-France, le match des barbus christiques


Vendredi 9 juin 2017, match de qualification en Suède pour la Coupe du Monde 2018



La France et la Suède alignent toutes deux un barbu dans leur 11 de départ : Olivier Giroud et Jimmy Durmaz.

Leur barbe fournie n’est pas leur seul point commun. Deux joueurs offensifs, gauchers, nés dans les années 80, de familles de sportifs, mariés et pères de famille (déjà une fille puis un garçon pour les deux). Et s’ils sont opposés sur le terrain pour ce match de sélection, ils partagent la même foi, gravée dans leur peau. Les joueurs affichent sur leur corps les prénoms de leurs enfants ainsi que des tatouages religieux. Olivier Giroud, le chrétien catholique, porte inscrit au bras droit les mots latins du psaume 22 de la Vulgate : « Dominus regit me et mihi nihil deerit » (« Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien »), alors qu'une croix en style maori orne son épaule gauche. Jimmy Durmaz, le chrétien orthodoxe, a choisi de représenter des personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament, notamment Jésus vainqueur du tombeau avec, en anglais, la promesse du Christ qui conclut l'Evangile selon St Matthieu: "Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde"), et la Vierge Marie. Jimmy Durmaz est un chrétien d’Orient, syriaque. Son père est Assyrien né en Turquie et sa mère, chrétienne de Syrie, a connu la guerre au Liban. Des origines qui l’ont poussé à visiter les camps de réfugiés lorsqu’il jouait en Grèce. Preuve que la barbe n’est pas qu’islamique. En l’occurrence, elle incarne davantage, pour ces deux grands fans du film Gladiator, le côté guerrier viking.

Le but et la joie

Au match précédent, à Rennes contre le Paraguay, l’attaquant français s’est fait remarquer en réalisant un coup du chapeau (trois buts d’affilée). Le dernier triplé en match officiel remontait à Dominique Rocheteau en 1984. Une performance qui a assuré à Giroud, pris pour cible dans le passé, la reconnaissance et la joie d’entendre un stade l’acclamer et chanter sa chanson (sur l’air de Hey Jude). A sa sortie, tous les joueurs français se sont levés par respect. Un moment que le joueur d’Arsenal a dû savourer. Il fera signer le ballon du match (qui revient par tradition au triple buteur) par tous ses coéquipiers.

34e minute.

Olivier Giroud est tout proche d’ouvrir le score d’une tête croisée sur un centre de Mendy, mais, percuté dans les airs en pleine action par un joueur adverse, il reste au sol. Sa tête a heurté celle du rugueux défenseur suédois Granqvist, capitaine et défenseur chargé de coller le Français en permanence, souvent à la limite de la faute. A terre, Giroud reste durablement sonné, se prenant la tête dans les mains. Jeu interrompu. Les soigneurs arrivent à ses côtés. Inquiétudes. Devra-t-il sortir ? Deux minutes plus tard, hagard, il rejoint la ligne de touche, cherche un peu d’eau.
Corner tiré par Payet. Le ballon, récupéré par des Français, flotte dans la surface. Mais Giroud est revenu sur le terrain et les adversaires ne l’ont pas remarqué. Excentré côté gauche, il réceptionne le ballon d’un contrôle du gauche et fouette la balle au deuxième contact. La frappe est parfaite et vient se loger dans la lucarne opposée du gardien suédois, cloué sur place. Le portier ne peut rien faire d’autre que suivre du regard, impuissant, la trajectoire imparable du ballon. Antoine Griezmann, bien placé, n’en revient pas et se prend la tête dans les mains. Les commentateurs de TF1, Grégoire Margotton et Bixente Lizarazu, crient de joie au moment de ce but qu’on ne voyait pas venir. S'extasient: "Quel but d'Olivier Giroud, quelle reprise magnifique!" Giroud, avec son maillot blanc crotté témoin de sa chute à terre quelques instants plus tôt, sur son premier ballon touché depuis ce choc, ouvre le score.

37e minute. 
Olivier Giroud vient d’égaler le nombre de buts de Karim Benzema en Equipe de France, en 18 matchs de moins, et bien moins de temps de jeu (38 titularisations contre 59 pour Benzema). Depuis l’éviction de Benzema, Giroud a été titulaire 17 fois et a marqué 17 buts. Mais Giroud n’exprime pas de sentiment de revanche vis-à-vis de son concurrent en attaque qui le jalouse et le dédaigne et à cause de qui Giroud a essuyé des sifflets (dans la tribune française, un panneau « Free Karim » a été déployé). Sa célébration ne réplique pas sur ce terrain, elle laisse transparaître une joie pure. L’attaquant montre sa surprise face au petit bijou qu’il vient de réaliser, et se précipite vers le banc de touche. Là, Didier Deschamps sourit, d’un sourire naturel de béatitude qu’on ne lui a quasiment jamais vu. Le banc exulte, Olivier Giroud prend son entraîneur dans les bras, celui qui lui a maintenu sa confiance au front de l’attaque, subissant les critiques violentes pour ce choix. Un moment de grâce et de bonheur. Olivier Giroud dessine alors un J avec ses bras, puis lève les index vers le Ciel pour remercier Dieu.




Durmaz répond

43e minute.
Rapidement, une erreur défensive va coûter aux Bleus leur avance. Jimmy Durmaz, laissé au marquage côté droit, transforme un centre en missile parfaitement ajusté qui file dans la cage française. Egalisation de la Suède, le stade exulte. Après une célébration devant ses supporters, Durmaz, conformément à sa tradition religieuse, trace sur son corps trois signes de croix, et dirige son regard et ses paumes vers le Ciel en action de grâce.




La France domine la suite de la rencontre, veut chercher le but de la victoire. Les Bleus pressent. A quelques secondes de la fin du match, Lloris veut envoyer une dernière fois le ballon vers l’attaque. Or, pressé par un Suédois, trop avancé, il manque sa relance au pied et la balle atterrit dans le rond central. Toivonen est là, et réussit du milieu de terrain à l’envoyer dans le but vide. Pour sa 89e sélection, un record pour un gardien français, Lloris vient de commettre sa plus grosse boulette en Bleu.
Après le coup de sifflet final, les Français sont abasourdis, face à des Suédois exaltés devant ce scénario inattendu. Olivier Giroud va alors voir le malheureux Lloris, accablé, responsable du but de la défaite, et dépose un baiser sur sa joue, pour le réconforter et lui montrer son affection. Giroud, qui a si souvent subi le rejet et la haine en Bleu, comprend ce qu’est être une cible. Alors, il a voulu marquer son soutien à son capitaine sur qui pleuvront les reproches, afin qu’il se relève vite lui aussi, et plus fort.

mardi 6 juin 2017

Karim Benzema, le Medhi Meklat du football?

Karim Benzema passe une partie de son temps sur les réseaux sociaux à dénigrer le sélectionneur et ses coéquipiers en Bleu, les rabaissant lorsqu'ils brillent, les rabaissant lorsqu'il gagne.
Ses "like" sur Instagram font rire une partie de ses supporters, qui les relayent à leur tour sur les réseaux sociaux comme Twitter.
Tandis que Benzema agissait ainsi impunément, tout en exprimant par ailleurs dans les médias officiels le désir de retourner en Equipe de France, ses derniers "like" importuns ont finalement connu un certain retentissement médiatique et sont remontés jusqu'au sélectionneur, qui n'a pas du tout apprécié. Benzema s'est probablement fermé la voie d'un retour en Equipe de France sous Deschamps.
Sont répertoriées quelques unes des activités problématiques de Benzema sur les réseaux sociaux, avant que ce comportement ne soit notifié dans les médias: la liste est longue mais très révélatrice de l'état d'esprit du joueur: le lien pour cette enquête est accessible à ce lien: https://footballvivant.blogspot.fr/2017/03/benzema-fait-entendre-ses-verites.html

lundi 5 juin 2017

Yoann Gourcuff et la Coupe du Monde 2010, sales souvenirs

REDIFFUSION

J'ai écrit et publié l'article suivant en mars 2012 sous le titre: "Yoann Gourcuff et la Coupe du Monde 2010, sales souvenirs: enfin savoir" dans un blog football.fr, pour raconter quelques informations sorties sur le traitement qu'a subi le milieu de terrain Yoann Gourcuff, alors âgé de 23 ans, pendant la Coupe du Monde 2010, sur la base principalement de sources livresques.
Le lien d'origine n'étant plus disponible, voici le texte complet.

Sagna, Evra, Gourcuff, Anelka

« C’est peut-être une vie d’hôtels et d’avions qui veut ça : les joueurs ne regardent pas assez le paysage. Ils sont devenus paranoïaques quand ils ont vu que tout sortait, toutes les informations, toutes les anecdotes. Si les informations ainsi publiées avaient été fausses, ils auraient seulement été en colère. Elles étaient vraies. … La volonté des cadres de faire jouer Diaby après le premier match contre l’Uruguay, l’ostracisme à l’égard de Gourcuff. « Ils y avaient de tels détails que parfois, on s’est demandé si on était sur écoute. Moi, au bout d’un moment, j’ai fait attention à ce que je disais », avoue un joueur. »
Vincent Duluc Le livre noir des Bleus, chronique d’un désastre annoncé, p. 226.


C'était il y a plus d'un an et demi. On avait tous eu ces échos, ce désastre de Knysna, cette ambiance pourrie au sein du groupe. Mais comment démêler le vrai du faux, avec toutes ces rumeurs invérifiables et contradictoires? On a laissé faire le temps. Certains joueurs ont fait des campagnes de com' efficaces pour redorer leur image écornée...Or, on dispose d'éléments factuels. Et les partager ne peut que favoriser... une certaine justice.

I) L’ostracisme sur le terrain
II) « Quand ça se passe pas bien comme ça sur le terrain, c’est qu’à un moment ou l’autre, hors du terrain, ça se passe aussi un petit peu moins bien » (Dugarry)
    Les insultes
    Que s’est-il réellement passé dans l’avion ?
    La grève
III) Mon pote Ribéry
IV) Les p’tits taquets



I) L’ostracisme sur le terrain

Le plus visible donc le moins incontestable s’il est avéré.

Commençons par un extrait (pp 187-188) du livre de Vincent Duluc, suiveur de l’OL et de l’équipe de France depuis une vingtaine d’années, grand reporter à L’Equipe, journaliste et auteur. Son ouvrage Le livre noir des Bleus, chronique d’un désastre annoncé, a été publié assez tardivement par rapport aux autres, en fin d’année dernière, la situation plus apaisée.
« Dans cette République des joueurs, tout le monde ne pèse pas de la même manière. Yoann Gourcuff, auquel on ferait beaucoup de tort en le décrivant comme un bon dans l’univers des méchants, est une formation minoritaire à lui tout seul. Sans doute a-t-il un côté trop fils de prof, voire fils de l’entraîneur –même quand il ne s’agit pas de son propre père-, qui le marginalise, une équipe régie par des codes de cour de récréation. A l’entraînement, en Afrique du Sud, le Bordelais est plusieurs fois au bord de la rupture, quand ses gentils coéquipiers lui envoient des « briques », ces passes impossibles à contrôler à cause de leur force ou de leur imprécision. Mais il ne s’est pas rebellé. Il aurait dû le faire. Il est jeune, il a vingt-trois ans, mais le poste de meneur de jeu repose toujours sur la capacité à prendre le pouvoir, et il ne l’a pas fait. Il ne s’agit pas de prendre le pouvoir à la cantine, mais de le prendre sur le terrain. Et sur le terrain, ses coéquipiers offensifs ont tout fait pour le renverser. Le sens du jeu passait souvent par Gourcuff, mais les autres ont préféré moins de jeu et moins de Gourcuff

C’est à ce moment-là que Duluc relate une anecdote particulièrement parlante et qui se passe de commentaires :
« Cela est tellement évident que pendant la Coupe du Monde, face à tout ce qui ne va pas dans l’animation du jeu, le staff prépare un montage vidéo. Il s’agit de pointer du doigt les mauvais choix offensifs, et surtout de montrer qu’il y en avait d’autres. Juste avant de le passer aux joueurs, le staff le visionne à nouveau, et se rend compte du drame : dans chaque situation de jeu, la bonne solution s’appelait Gourcuff et les autres joueurs ont systématiquement choisi la mauvaise. Ce n’est pas un message à envoyer à un groupe à la limite de l’ostracisme envers le meneur de jeu de Bordeaux. Le montage est modifié en toute hâte pour que les joueurs ne se braquent pas, et pour que le choix de donner le ballon à Gourcuff devienne un recours comme un autre. »

Autre évocation des manœuvres tactiques de certains joueurs :
« Il est possible que Ribéry et Anelka aient plombé les séances à la Réunion dans le seul but de sortir Gourcuff du paysage. … Alors ils ont tout fait pour que cela ne marche pas. »

Une autre source intéressante complète les informations allant dans le sens d’un ostracisme.

En effet, dans leur livre Le roman noir des Bleus, enquête détaillée sur la Coupe du Monde de l’Equipe de France paru quelques mois après la CdM, les journalistes Gilles Verdez et Eugène Saccomano retracent les événements à l’intérieur du groupe France qui ont menés in fine à la mutinerie.

Verdez est ancien grand reporter à L’Equipe puis directeur des informations au Parisien avant d’être nommé directeur adjoint de la rédaction de France-Soir tandis que Saccomano fut directeur des sports à Europe 1 avant de devenir en 2001 conseiller et éditorialiste à RTL. Il est d’ailleurs connu pour être plutôt un « pourfendeur » de Yoann Gourcuff. Les deux animent l’émission "On refait le match", sur RTL.

A la page 151 du livre, ils racontent que les cadres militaient pour la titularisation du jeune Diaby avec l’idée d’ainsi évincer Gourcuff. Leur opération de lobbying a fonctionnée pour la promotion de Diaby. Seul problème, l’émergence du joueur d’Arsenal s’est faite au détriment, ô surprise…non de Gourcuff mais… de Malouda (celui qui rechignait à devoir assumer des tâches plus défensives en déclarant : « Défendre plus pour Zidane, O.K., pas pour Gourcuff »). Le clan s’estime alors trompé.

On se souvient du montage qu’avait fait le CFC après le France-Uruguay: il reprenait des actions de jeu très parlantes qui montraient concrètement comment le jeune meneur de jeu se faisait « carrer » par Anelka and Co., ceux-ci ne lui passant pas le ballon alors qu’il est bien placé.

Reprenons la prose de Duluc :
« Or, un meneur de jeu doit être le meneur de tous et être accepté comme tel. Et puis, les footballeurs célèbres sont des hommes jaloux comme les autres. A partir du moment où Yoann Gourcuff est devenu le jouer le plus médiatisé du pays, en octobre 2008, après son but de trente mètres en Roumanie, ses petits camarades ont commencé à le regarder de travers. Il suffit de revoir les buts français dans ce match. Pas besoin d’avoir le DVD, Internet fait ça très bien. Ce qui frappe, c’est la complicité technique instinctive entre Gourcuff et Ribéry, la manière de se déplacer l’un par rapport à l’autre. Gourcuff, d’ailleurs, offre le premier but à Ribéry. Ce qui frappe, surtout, c’est que cela n’existe plus. Certains cadres de l’équipe, dont Ribéry, ont beaucoup fait pour que cela disparaisse. L’instinct des premières sélections a été remplacé par le calcul. Ribéry veut être la star de l’équipe de France et il n’y a qu’une place dans ce fauteuil. Gourcuff ne veut pas l’être, ce n’est pas sa démarche, mais il le devient pendant quelques mois, à partir de septembre 2008. Cela restera aux yeux des autres joueurs offensifs son péché originel. »

II) Quand ça se passe pas bien comme ça sur le terrain, c’est qu’à un moment ou l’autre, hors du terrain, ça se passe aussi un petit peu moins bien » (Dugarry)

C’est avec cette phrase de Duga prononcée au CFC, à propos de l’affaire Gourcuff, qu’il apparaît opportun de continuer notre raisonnement. Si tout se passe mal sur le terrain, les germes sont en amont. Regardons si c’est bien le cas.

Commençons par un extrait du Roman noir des Bleus (p.40), avant le match France-Mexique:
« Mercredi 16 juin, France-Soir fait sa une sur la « Zizanie chez les Bleus ». Manchette prémonitoire. Le grand quotidien populaire trace les lignes de force qui divisent les Bleus et les empêchent de constituer un groupe et a fortiori une équipe.… Eclate ainsi au grand jour la mise à l’écart de Yoann Gourcuff, devenu la tête de turc d’une partie du groupe. Soumis à des brimades, moqué, le Bordelais maîtrise la situation grâce à son immense self-control. Franck Ribéry ne cesse de s’opposer à lui. Le Bordelais est soumis à un véritable bizutage d’une grande violence psychologique, sans qu’aucune autorité ne s’y oppose. La vacance du pouvoir est telle que les joueurs ne sont plus contrôlés. La discipline est totalement absente. Le groupe France est laissé à l’abandon. Le capitaine Evra lui-même reconnaît dans L’Equipe les problèmes de communication : « Pour parler à Gourcuff, il faut parler à Toulalan. C’est avec lui que je le vois rigoler ». »

Pour le match France-Mexique, Gourcuff perd finalement sa place de titulaire, et les raisons de ce retrait provoquent généralement de l’indignation.

Nos deux journalistes en parlent page 47 :
« Lors de ce second match, Domenech a donc cédé et sacrifié Gourcuff sur l’autel de ce qu’il espère être une nouvelle paix sociale au sein du groupe. Maître de ses nerfs, Gourcuff prend sur lui, concède sa surprise et sa déception, mais ne « balance » pas. Il sait que les jalousies s’exacerbent. Ses « ennemis » ne lui reconnaissent que le talent de s’afficher en une des magazines people, pas celui de conduire le jeu des Bleus, en héritier de Platini ou de Zidane. Pour eux, Gourcuff est un joueur de salon. »

Puis une phrase qui m’a beaucoup étonné sur le coup, qui fera plus tard clin d’œil à l’affaire Maldini, publiée bien après la sortie du bouquin :
« Lui reviennent en boomerang les échos de sa non-réussite à l’AC Milan. Tache indélébile aux yeux d’autres internationaux qui, eux, ont réussi à l’étranger. Alors, ils ne veulent pas de Gourcuff, le beau gosse qui plaît aux filles et est aussi une icône pour le magazine gay Têtu, mais qui ne s’impose plus chez les Bleus après sa fin de saison ratée aux Girondins de Bordeaux. Et ils le clament haut et fort. Gourcuff, qui ne fréquente pas tout à fait les mêmes lieux ni les mêmes gens qu’eux, courtisé par la pub, Gourcuff à qui l’on reproche parfois d’en rajouter. Les rares fois où il sort à Paris, comme à l’Arc, le restaurant-lounge à la mode près de l’Arc de Triomphe, il est la cible de tous les regards. Il aurait pu être mannequin, il est footballeur. Il s’habille bien, porte beau, fascine le milieu de la mode. « Certains Bleus lui ont fait clairement savoir qu’il avait peut-être signé plus de contrats pubs qu’eux, mais qu’il ne toucherait pas plus le ballon qu’eux sur le terrain » [nda: sic], raconte une fine analyste des rapports de force au sein de l’équipe de France. L’inimitié est réelle, la mode anti-Gourcuff bat son plein. Auparavant, le Bordelais n’était pas victime d’un tel ostracisme. Il était protégé par son jeu. En France, les brimades quotidiennes dont le jouer fait l’objet comment à filtrer. Son père, Christian, l’exemplaire entraîneur de Lorient, confie son désarroi, sa tristesse et sa révolte à ses proches. »
Les insultes

Reprenons avec un autre extrait intéressant page 64:
« Gourcuff vit très mal les provocations incessantes de plusieurs de ses coéquipiers. Et, surtout, il n’est pas dupe. Il sait que certains joueurs militent activement pour son retrait du onze titulaire. Il est vrai que sa fin de saison avec Bordeaux a été poussive. Mais Gourcuff estime ne pas mériter un tel traitement de défaveur. Un proche des Bleus nous raconte que le Bordelais a été insulté de manière humiliante par l’un de ses coéquipiers… Gourcuff prend sur lui. Lors d’une de ses conversations téléphoniques avec Chamakh, il informe son ami et ex-coéquipier à Bordeaux, de la situation. Mais nous pouvons démentir toute intervention de Chamakh auprès des meneurs du groupe France pour leur demander de modifier leur comportement.

On comprend donc mieux les paroles de Chamakh évoquant les « altercations » entre « Yoann et ses coéquipiers. »

Lorsque les auteurs parlent d’ « insultes humiliantes », on se demande forcément de quoi il s’agit. Pierre Ménès, dans son blog, à la suite d'un article publié avant le match France-Mexique (alors que l’éviction hors du 11 titulaire de Gourcuff était quasiment dévoilée), discute dans ses commentaires avec les blogueurs. C’est là qu’il dévoile un peu le style d’insultes dont il a fait l’objet.
« Gourcuff s'est même fait traiter de "pé.dé" par un coéquipier. »

D’autres sources moins vérifiables mentionnent également des moqueries du même style, en relation avec ce type d’insultes.

On peut alors mieux comprendre la pudeur du Roman noir, à révéler des propos si dégradants pour la personne visée.


Que s’est-il réellement passé dans l’avion ?

Pendant le mondial, une rumeur totalement fausse s’est propagée sur le web, à savoir que Ribéry et Gourcuff se sont bagarrés dans l’avion après la défaite contre le Mexique. Totalement fausse, car démentie par tous les acteurs de la scène, de Domenech en passant par les deux intéressés. Si la violence physique a évidemment été évitée, la vérité ne semble pas rose non plus.

Reprenons l’extrait pages 48-49 :
« Dans l’avion du retour vers leur camp de base, la tension est palpable. Une nouvelle provocation à l’encontre de Yoann Gourcuff met le feu aux poudres. Ecarté face au Mexique, le meneur de jeu sait parfaitement que sa tête a été demandée et obtenue par ses opposants officiels, parmi lesquels Franck Ribéry fait figure de leader. Le joueur du Bayern Munich va d’exigence en exigence. Ses révélations sur sa vie privée ne l’incitent nullement à adopter une attitude empreinte d’humilité. »
« Mais, ce soir-là, dans l’avion qui ramène les Bleus vers leur palace, Gourcuff ne peut pas ne pas réagir. Selon nos informations, seule l’intervention opportune de deux joueurs a évité que la discussion Gourcuff-Ribéry ne s’enflamme. Ceux qui ont entendu les paroles prononcées dans l’avion gardent le silence. Le mutisme est de mise. D’après un témoignage indirect, les moqueries de Ribéry à l’encontre de Gourcuff auraient dépassé les limites. En revanche, plusieurs témoins de la scène démentent formellement qu’une bagarre ait éclaté entre les deux hommes. Il n’y a pas eu de combat de boxe dans l’avion. Toulalan accepte de jouer les médiateurs, demandant à Anelka et surtout à Ribéry de « lâcher » Gourcuff, ce qui lui vaut une salve de quolibets. Ribéry se calme, sait que la défaite face au Mexique ne lui permet plus de régenter comme il l’entend le groupe Bleu. »
Or, on peut faire là un recoupement avec France Football qui dans son numéro du mardi 22 juin, fait un dossier sur les Bleus. Les auteurs sont des journalistes travaillant depuis longtemps dans le milieu, bien que peu connus du grand public. Il s’agit de Patrick Dessault (grand reporter à L’Equipe de 1980 à 1997, très proche de Zidane) et de deux autres possédant des réseaux au sein de la Fédération Française de Football : François Verdenet (journaliste présent à Knysna mais surtout, ayant des sources précieuses au sein de la FFF), et Dominique Courdier (grand connaisseur des arcanes de la Fédé).

Ceux-ci rapportent quelques anecdotes dont certaines concernent Gourcuff. Et une possède des similitudes frappantes avec le compte-rendu de Verdez et Saccomano. Ils expliquent en effet que le soir de la défaite contre le Mexique, Ribéry et Anelka, dans l’avion, s’amuse à railler et provoquer Yoann Gourcuff. Toulalan tente de réagir et « de les rembarrer ». En réponse, je cite, « il reçoit les mêmes salves d’une mesquinerie sans nom ». « Un jeu imbécile », commentent laconiquement les auteurs.




La grève

Rien ne concerne exclusivement Gourcuff au sujet de la grève, mais on peut faire allusion à son attitude durant celle-ci.

A ce sujet, voici ce qu’explique Le Roman noir des Bleus :
« Le clan de l’ « antigrève » ne cache pas sa vive désapprobation. Gourcuff perçoit la faute impardonnable qui est en train d’être commise. Ribéry le provoque une nouvelle fois en lui criant d’aller s’entraîner seul, pour passer à la télévision. Fragilisé, comme nous l’avons vu, le milieu de terrain renonce. »

D’autres passages se réfèrent à cette grève :
« Gourcuff trouve du réconfort auprès de Toulalan et Lloris. « Depuis la Tunisie, ils ont commencé à faire bande à part », précise un observateur des Bleus. Gourcuff est intelligent : il sait que s’il manifeste publiquement son courroux, ses détracteurs prendront sa déclaration comme un aveu de faiblesse. Voilà l’une des raisons pour lesquelles il ne se désolidarisera pas publiquement de la grève du lendemain. Fragilisé, minoritaire, il comprendra qu’il ne sera pas suivi en cas de prise de position hostile aux meneurs. Le risque : devenir le Jacques Glassmann des années 2010. »

Duluc tient des propos similaires :
« Il est évident que Gourcuff, mais il n’était pas le seul, avait envie de s’entraîner. Mais le simple fait de l’écrire peut le rendre plus impopulaire encore dans le vestiaire des Bleus pour les dix années qui viennent. »
Laissons la conclusion à Verdez et Saccomano :
« Après enquête, il apparaît en tout cas qu’une forme de terreur régnait chez les Bleus. «Il y a vraiment eu une pression psychologique à l’encontre de Yoann Gourcuff », révèle ainsi un proche de certains joueurs. Ceux qui auraient éventuellement eu la volonté de se désolidariser auraient été marqués au fer rouge de la trahison. »

III) Mon pote Ribéry

France Football explique pourtant que peu avant son intervention à Téléfoot, «ayant enfin pris conscience de son attitude inqualifiable et des échos de désapprobation totale qu’il suscite, Ribéry a tenté un rapprochement de dernière minute avec Gourcuff pour recoller les morceaux » (ce qui peut expliquer l’insistance de Ribéry à répéter qu’il est allé parler à Gourcuff quand celui-ci n’allait pas bien -hum). Ce qui implique que son comportement a été, lorsque encore caché du public, plus que condamnable, ce que rapporte Le Roman noir des Bleus :
« C’était étrange, comme si Franck « cherchait » en permanence Yo, raconte un témoin. On était presque comme à l’armée, avec lit en portefeuille et toutes ces stupidités. »

Les lits en portefeuille, pour précision, c’est un tour de bizutage classique qui consiste à faire le lit de telle façon que la personne ne peut plus s’allonger dedans. Super quand tu aspires à te coucher et à dormir après une grosse journée…

Comme nous l’avons vu, les relations sont pour le moins tendues avec Ribéry. Etant donné les événements récents et la réintégration de Ribéry en EDF, même si le discours officiel est celui d’une entente de toujours entre les deux hommes, on rappellera la significatrice affaire Astorga. En septembre 2010, on s’en souvient, L’Equipe révèle que Gourcuff, lorsque le journaliste de TF1 en cours d'ITW lui a posé une question sur Ribéry, a enlevé son micro et est parti. Comme une telle histoire n’est pas évidente à interpréter, on se réfèrera à la version d’Aymeric Blanc dans son analyse du cas Gourcuff pour le mensuel Planète Lyon dont il est le rédacteur en chef. Extraits :
« « Son entourage raconte qu’il a été très marqué par le climat au Mondial et les piques dont il a été l’objet » révèle un journaliste présent en Afrique du Sud. Un traumatisme qui visiblement ne passe pas. La preuve avec un incident début septembre à Tola Vologe. Ce jour-là, Gourcuff est interviewé par le journaliste de TFI David Astorga. Quand ce dernier revient sur le Mondial et cite le nom de Ribéry, Gourcuff commence immédiatement à trembler, à transpirer… Il refuse alors de répondre, se lève, balance son micro et s’en va. La vraie réaction d’un joueur traumatisé. »
Il est également intéressant de voir que le principal intéressé, Astorga himself, confirme pudiquement une telle interprétation de la scène. La journaliste Marion Aydalot, dans une vidéo pour Canal-supporters.com, l’interroge sur la véracité de l’événement. Il confirme. Il semble gêné de reparler de l’affaire.Retranscription :
« -Yoann Gourcuff qui s’en va à un moment, pendant une interview à Lyon, ces derniers temps, est-ce que c’est vrai, c’est faux ? -J’ai le droit de répondre à ça ? [rires…] C’est oui. - Et pour quelle raison, parce que tu lui as posé une question gênante ? Astorga fait une moue gênée, on sent qu’il hésite. -Je n’irai pas plus loin, c’est oui. »



IV) Les p’tits taquets


On se souvient de l’anecdote des « claques » qui avait plutôt buzzé lorsqu’elle est sortie en juillet de l’année dernière.

Le site Chez les Girondins, site sérieux qui tenait lieu de source d’informations précieuses pour Laurent Blanc du temps où celui-ci entrainait Bordeaux (les Bordelaises du forum confirmeront), retranscrit mot pour mot le témoignage reçu d’une source « très proche d’un des joueurs de l’équipe de France » préférant « pour des raisons évidentes » garder l’anonymat. L’information a été reprise notamment par TF1. Voici l’article d’origine, repris un peu partout sur la Toile.
« « Il y avait une très bonne ambiance. Personne ne l'a écarté. » C'est ce qu'assure William Gallas dans son interview parue dans les Inrockuptibles le 7 juillet dernier lorsqu'il évoque Yoann Gourcuff. Avant lui, Thierry Henry, Eric Abidal et Patrice Evra avaient également certifié, l'air grave, que l'ambiance dans le groupe était bonne, que les joueurs étaient solidaires et soudés. Pourtant, une source très proche d'un des joueurs de l'équipe de France nous a révélé que la réalité était toute autre.« Evra, Gallas, Anelka et Ribery ont surnommé Gourcuff "la Nouvelle Star", nous a confié notre source qui souhaite garder l'anonymat pour des raisons évidentes. Ces quatre joueurs avaient pour rituel de mettre une claque derrière le crâne de Gourcuff à chaque fois qu'il passait devant eux dans l'allée du bus. Un jour, Evra est allé plus loin que d'habitude et Gourcuff a répondu. Alors que le ton montait entre les deux joueurs, A. Diarra s'est interposé et a signifié à Evra que s'il voulait avoir à faire à Gourcuff, il devrait d'abord avoir à faire à lui. Sur ce, Ribery, Gallas et Anelka se sont levés pour montrer leur soutien à Evra, alors que les Bordelais Carrasso et Planus en ont fait de même pour montrer leur soutien à leurs coéquipiers en club. C'était très tendu ». Ces révélations permettent de porter un regard nouveau sur la mise à l'écart de Patrice Evra au profit d'Alou Diarra dans le rôle de capitaine lors du match face à l'Afrique du Sud. »

Il convient de vérifier la véracité de telles informations.

Tout d’abord, pour l’appellation « Nouvelle Star ». Celle-ci est confirmée par le journaliste Sébastien Tarrago, de L’Equipe, joint par Le Post, commentant : "On l'a publié, c'est Thierry Henry qui lui avait attribué". Invité au micro de l’After Foot sur RMC, le rédacteur du site Chez les Girondins relate l’affaire devant les intervenants habituels du plateau et réaffirme la solidité de ses sources.

Par ailleurs, le site Chez les Girondins, contacté eux aussi par la rédaction du Post au sujet de cette histoire, affirme encore une fois être « sûr de sa source » et confirme ses informations, expliquant simplement : "On n'est pas étonnés, le comportement des autres joueurs est scandaleux"

Un autre média suit ce récit : il s’agit de SoFoot, possédant lui aussi des informations concordantes. Pour finir, cette petite anecdote éclaire d’un autre jour ce petit paragraphe paru dans l’article « Insultes, sourires moqueurs et consternation » (en Une du fameux numéro de L’Equipe avec les insultes d’Anelka en première page).

L’Equipe explique qu’après le match France-Mexique, Gourcuff sort des vestiaires « les yeux rougis par une émotion mal dissimulée ». « Visiblement surpris d’être interrogé », Gourcuff est en train de répondre à des questions de journalistes en fin de match. Or,
«pendant que le Girondin s'exprime, ses "deux amis" (Anelka et Ribéry) déboulent sac à dos sur l'épaule. Quand Gourcuff aperçoit le milieu de terrain du Bayern Munich, l'image est saisissante: il évite de croiser son regard frondeur et se colle un peu plus à la barrière pour le laisser passer comme le premier de la classe fait place au caïd du collège par peur de prendre une baffe derrière la tête".
La dernière phrase semble à première vue être une interprétation subjective mais plus tard, en recoupant avec les infos de Chez Les Girondins, on pourra mieux comprendre l’allusion.


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ADDENDUM juin 2017
Depuis, de nombreux éléments supplémentaires sont sortis sur le sujet. Le plus récent est la déclaration du journaliste phare du foot français Pierre Ménès (et grand ami de Thierry Henry): 

Pierre Ménès, Yoann Gourcuff, les Bleus et le "racisme anti-blanc"


Le journaliste et chroniqueur Pierre Ménès est l'invité de dimanche Ouest-France. Il revient sur l'épisode de Knysna durant la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud et le traitement réservé à Yoann Gourcuff par ses partenaires de l'équipe de France.
À un moment donné, dans le bus à Knysna, Raymond Domenech aurait regardé Thierry Henry, comme pour lui demander d’intervenir, de dire quelque chose aux autres, qu’ils faisaient une connerie, mais à ce moment-là, Henry se serait drapé dans sa condition de remplaçant pour dire : « Si je ne suis pas capitaine, ce n’est pas à moi de parler… »
Moi, Titi m’a dit : « Tu voulais que je dise quoi pour que les mecs me disent : Toi, ferme ta gueule, tu ne joues pas. » Je lui ai répondu : « On en était là ? », il m’a rétorqué « oui ».
Tout a commencé avec Gourcuff, quand Malouda dit, avant le premier match contre l’Uruguay « moi, je veux bien défendre pour Zidane, mais je ne veux pas défendre pour Gourcuff… » Domenech lui répond : « Dans ce cas-là, tu ne joues pas. »
Ce que le groupe ou une partie du groupe a fait à Gourcuff, avant l’histoire du bus, c’est inique, ça n’a pas de mot… C’est du racisme anti-blanc.
N’était-ce pas de la jalousie à propos de sa notoriété ?
Si, ils l’appelaient "La nouvelle star". Puis c’était du racisme anti-blanc. Ni plus, ni moins.
Raymond Domenech n’a pas été capable de l’imposer davantage. Il avait visiblement dit à Yoann : « C’est à toi de t’imposer ? »
Que pouvait-il lui dire d’autre ? "Mon pauvre chéri…" ? Je sais qu’après le match contre l’Uruguay, Gourcuff a dit à Domenech : "Les autres ne me donnent pas le ballon..." Domenech a répondu : "Mais non, n’importe quoi…"
Et il a demandé au mec qui faisait les montages vidéo : "Fais-moi un petit montage vidéo où on voit que les mecs jouent avec lui." Lequel est revenu lui dire : « Je ne peux pas, ce n’est pas possible… » Et nous, à Canal Plus, on avait fait une palette pour prouver que Gourcuff était boycotté par les autres joueurs sur le terrain.
Quand tu es en Coupe du monde, que tu en arrives à boycotter un partenaire sur le terrain, c’est que tu es vraiment une belle bande de connards… C’est pour ça que je ne supporte pas qu’Evra soit toujours en équipe de France. Je ne supporte pas… Il a une lourde responsabilité dans ce qui s’est passé à Knysna.